On a tous dans le coeur un refrain de Barbelivien. Petite fille du soleil, Mademoiselle chante le blues, À toutes les filles, On va s’aimer… Mais s’il vous reste un peu de place au fond de votre coeur de mélomane, alors veuillez y accueillir ses nouveaux refrains.
Ce seront ses derniers, car Didier souhaite désormais se consacrer à l’écriture pour d’autres que lui.
“Je préfère m’en aller du temps que je suis belle, disait Barbara. Je suis d’accord avec elle”, prévient Didier.
L’artiste n’a plus rien à prouver, mais démontre pourtant qu’il y a toujours des façons de raconter des histoires comme si c’était la première fois.
L’album s’ouvre sur “Suzy”, une tragédie, un crime passionnel. Voici un texte audacieux, dont on devine qu’il ne finira pas bien. Barbelivien ose et ça lui va bien. Puis vient “la chanson des tziganes”, un refrain à partager, comme Barbelivien sait si bien les inventer.
On l’écoute seul avec ce sentiment confus d’être plusieurs à l’entendre.
Le disque balance harmonieusement entre textes introspectifs et refrains à chanter entre amis, comme dans un film de Lelouch, qu’il retrouvera pour la B.O de son prochain film.
Les amis, les amours, Barbelivien les célèbre à travers tout son album.
Comme dans “Le temps d’aimer” où il retrouve Anaïs (« Les mariés de Vendée »). Ils ont vieilli pour certains, sont partis pour d’autres, mais leur présence reste intacte comme dans “Souvenirs”’, tendre évocation de l’ami Jean-Marc Roberts, un frère pour Didier.
Avec “Nuages gris”, il invoque les Bernard disparus, Tapie et Estardy, Christophe, Johnny, Michel Delpech. Barbelivien y questionne aussi sa foi, et l’on s’interroge avec lui.
“Je suis croyant et j’estime que j’ai beaucoup de chances, les choses se font malgré moi, un peu au hasard” dit-il.